L'actrice fran&ccedil;aise succ&egrave;de &agrave; Greta Gerwig.

Juliette Binoche incarne depuis quatre d&eacute;cennies une certaine id&eacute;e du cin&eacute;ma, libre et universel. En mai prochain, 40 ans apr&egrave;s sa premi&egrave;re apparition sur la Croisette, l&rsquo;actrice fran&ccedil;aise pr&eacute;sidera le Jury du 78e Festival de Cannes, succ&eacute;dant ainsi &agrave; la r&eacute;alisatrice am&eacute;ricaine <a href="https://www.lofficiel.be/art-culture/5-films-realises-par-greta-gerwig-a-voir-absolument-apres-barbie" target="_blank" rel="noopener">Greta Gerwig</a>. Pour la deuxi&egrave;me fois de l&rsquo;histoire du Festival, deux femmes se transmettent ce flambeau prestigieux.

Une actrice n&eacute;e &agrave; Cannes

"Je suis n&eacute;e au Festival de Cannes", aime-t-elle rappeler. En 1985, Juliette Binoche montait les Marches pour la premi&egrave;re fois avec Rendez-vous d&rsquo;Andr&eacute; T&eacute;chin&eacute;, un r&ocirc;le qui r&eacute;v&eacute;lait son talent singulier. Quarante ans plus tard, elle revient en Pr&eacute;sidente du Jury, mesurant "le privil&egrave;ge, la responsabilit&eacute; et la n&eacute;cessit&eacute; absolue d&rsquo;humilit&eacute;" qu&rsquo;implique cette fonction.
Son parcours est jalonn&eacute; de rencontres avec les plus grands cin&eacute;astes du monde : Michael Haneke, David Cronenberg, Abel Ferrara, Olivier Assayas, Leos Carax, Claire Denis, Amos Gita&iuml;, Naomi Kawase, Hirokazu Kore-eda, Krzysztof Kieślowski&hellip; Une constellation de talents qui ont nourri sa qu&ecirc;te d&rsquo;authenticit&eacute; et son d&eacute;sir d&rsquo;explorer sans cesse de nouvelles facettes du jeu.

Une carri&egrave;re sans fronti&egrave;res

Juliette Binoche est une actrice insaisissable, d&eacute;fiant les cat&eacute;gories et les attentes. Son app&eacute;tit pour la diversit&eacute; des exp&eacute;riences &eacute;clate dans Copie conforme d&rsquo;Abbas Kiarostami, qui lui vaut le Prix d&rsquo;interpr&eacute;tation &agrave; Cannes en 2010. Ce film, tourn&eacute; en Toscane sous la direction d&rsquo;un r&eacute;alisateur iranien, face &agrave; un chanteur d&rsquo;op&eacute;ra britannique, symbolise son go&ucirc;t pour le m&eacute;lange des cultures et des sensibilit&eacute;s.
Qu&rsquo;il s&rsquo;agisse du drame &eacute;pur&eacute; (Camille Claudel 1915 de Bruno Dumont) ou du burlesque d&eacute;cal&eacute; (Ma Loute du&nbsp;m&ecirc;me r&eacute;alisateur), Binoche surprend toujours. Son jeu repose sur une spontan&eacute;it&eacute; &agrave; fleur de peau, une sinc&eacute;rit&eacute; qui transcende les styles et les registres. Comme le disait Louis Malle apr&egrave;s Fatale : "Il y a entre elle et la cam&eacute;ra une histoire d&rsquo;amour, une pr&eacute;sence et une intensit&eacute; stup&eacute;fiantes."

Un engagement qui d&eacute;passe l&rsquo;&eacute;cran

Au-del&agrave; du cin&eacute;ma, Juliette Binoche est une femme engag&eacute;e. D&eacute;fense des droits humains, soutien aux sans-papiers, combat pour l&rsquo;environnement : elle n&rsquo;h&eacute;site jamais &agrave; prendre la parole pour des causes qui lui tiennent &agrave; c&oelig;ur. En 2010, sur la sc&egrave;ne du Festival de Cannes, elle brandissait le nom du cin&eacute;aste iranien Jafar Panahi, emprisonn&eacute; par son gouvernement. Aujourd&rsquo;hui, en tant que Pr&eacute;sidente de l&rsquo;Acad&eacute;mie europ&eacute;enne du cin&eacute;ma, elle continue de d&eacute;fendre un art libre et universel.
Ses engagements font &eacute;cho &agrave; ceux d&rsquo;Olivia de Havilland, premi&egrave;re femme &agrave; pr&eacute;sider le Jury cannois en 1965, ouvrant la voie &agrave; Sophia Loren l&rsquo;ann&eacute;e suivante. Six d&eacute;cennies plus tard, Juliette Binoche perp&eacute;tue cet h&eacute;ritage en r&eacute;unissant, &agrave; travers son art et ses prises de position, les &eacute;toiles du pass&eacute; et celles de demain.

Un festival sous le signe de la transmission

En mai, Juliette Binoche et son Jury auront la lourde t&acirc;che de remettre la Palme d&rsquo;or, r&eacute;compensant l&rsquo;essence m&ecirc;me du cin&eacute;ma. Mais au-del&agrave; des prix, c&rsquo;est l&rsquo;amour du 7e Art et son pouvoir de rassembler qui seront c&eacute;l&eacute;br&eacute;s. Car si une chose d&eacute;finit Juliette Binoche, c&rsquo;est cette capacit&eacute; &agrave; faire vibrer le monde &agrave; travers son jeu, &agrave; transformer chaque film en un voyage &eacute;motionnel universel.
Cannes ne pouvait r&ecirc;ver meilleure Pr&eacute;sidente pour incarner l&rsquo;esprit du Festival : une femme libre, audacieuse et profond&eacute;ment humaine, dont la lumi&egrave;re &eacute;claire le cin&eacute;ma depuis 40 ans et pour longtemps encore.

Juliette Binoche sera la Présidente du Jury du 78e Festival de Cannes

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