Portée par une bourgeoise aussi Nouvelle Vague que beatnik, l'alchimie opère entre Hedi Slimane et la maison Celine. Preuve que tout vient à point à qui sait attendre. 

Plant&eacute; sous les Invalides, un cube tendu de noir fait briller le mot&nbsp;&quot;Celine.&quot;&nbsp;Les trente minutes de retard r&eacute;glementaires sont r&eacute;duites &agrave; 13, pr&eacute;cis&eacute;ment. Il est donc 20h43 quand la premi&egrave;re silhouette - et la premi&egrave;re jupe-culotte d&#39;une longue s&eacute;rie -&nbsp;surgit&nbsp;&agrave; quelques m&egrave;tres au-dessus du sol. Plusieurs secondes passent, la femme <a href="https://www.lofficiel.be/mode/celine-devoile-son-nouveau-concept-de-boutique-par-hedi-slimane" target="_blank">Celine</a> et son pied d&#39;estale se rapprochent du catwalk&nbsp;par la force&nbsp;d&#39;un bras m&eacute;canique... Sa botte &agrave; terre, la fille -&nbsp;en blazer, jupe-culotte donc et carr&eacute; de soie - avance d&eacute;termin&eacute;e sur une litanie parisiano-&eacute;lectro. &quot;J&#39;ai un plan pour te garder&quot;, annonce la femme Celine, sorte de Bovary &eacute;gar&eacute;e dans le 7e arrondissement de Paris, dans ce hors-temps qui partage les ann&eacute;es 1960 des ann&eacute;es 1970.&nbsp;&nbsp;&quot;Control freak&quot; en apparence, beatnik dans l&#39;&acirc;me, cette femme&nbsp;n&#39;aurait quitt&eacute; sa rive gauche&nbsp;qu&#39;&agrave; condition d&#39;un aller simple pour Katmandou (pour preuve, les peaux lain&eacute;es, cuissardes de sept lieues assorties&nbsp;et ponchos cachemire)... ou d&#39;un weekend dans le countryside, &eacute;ventuellement. Six mois apr&egrave;s des d&eacute;buts controvers&eacute;s,&nbsp;Hedi Slimane met tout le monde d&#39;accord. L&#39;ADN de la maison est identifiable, la patte du cr&eacute;ateur aussi. Ici et l&agrave;,&nbsp;les campagnes C&eacute;line des ann&eacute;es 1970, tr&egrave;s &quot;Chabroliennes&quot;, les souvenirs, &eacute;galement, d&#39;un <a href="https://www.lofficiel.be/mode/karl-lagerfeld-une-vie-de-mode" target="_blank">Largerfeld</a> chez Chlo&eacute; au m&ecirc;me moment,&nbsp;croisent l&#39;&eacute;nergie rock-psych&eacute;d&eacute;lique du Californien pass&eacute; par Dior et <a href="https://www.lofficiel.be/mode/saint-laurent-automne-hiver-2019-2020-anthony-vaccarello-illumine-paris-avec-un-final-fluorescent" target="_blank">Saint Laurent</a>. Pourtant, au bout du compte, la mode pourra jouir&nbsp;d&#39;un nouvel arch&eacute;type. La bourgeoise 3.0, comme le printemps,&nbsp;est arriv&eacute;.&nbsp;

Le Celine nouveau est arrivé

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