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        <p><span>Du costume </span><span>d&rsquo;Adam </span><span>à la </span><span>bible </span><span>de la mode, aviez-vous déjà remarqué à quel point on parle de nos vêtements en termes religieux ? </span></p>
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        <p style="text-align: justify;"><span>Ce n&rsquo;est pas un hasard bien sûr, l&rsquo;interaction entre la mode et la religion est aussi ancienne que le costume d&rsquo;<strong>Adam</strong> lui-même et provoque des remous saison après saison. Il y a des années, le célèbre gala du <strong>MET</strong> consacrait une édition aux inspirations catholiques sur le catwalk, mais les schtreimels, abayas, apostolniks et autres turbans inspirent aussi les créateurs du monde entier. Des looks qui marchent souvent sur les plates-bandes des adeptes et jettent de l&rsquo;huile sur le feu profane de l&rsquo;appropriation culturelle, mais ça ne doit pas forcément être le cas. <strong>Florence Cools</strong>, la tête pensante de <strong>La Collection</strong>, prêche pour une profession de foi qui privilégie le pouvoir des vêtements </span><span style="background-color: transparent; font-family: inherit; font-size: inherit; font-style: inherit; font-variant-ligatures: inherit; font-variant-caps: inherit; font-weight: inherit; letter-spacing: 0px;">en tant que dialogue culturel. Les collections du label anversois font tout aussi bien sonner les vajras bouddhiques que les cloches de sacristies et s&rsquo;adressent tant aux juifs orthodoxes qu&rsquo;aux musulmans. Et là où d&rsquo;autres maisons érigent des artistes ou des it-girls en muses du moment, la dernière collection de <strong>Florence</strong> rend hommage à <strong>Marie Madeleine</strong>. "</span><span style="background-color: transparent; font-family: inherit; font-size: inherit; font-style: inherit; font-variant-ligatures: inherit; font-variant-caps: inherit; font-weight: inherit; letter-spacing: 0px;"><em>Alors que nous allions en Australie, nous avons fait escale à Doha. Pour tuer le temps, j&rsquo;ai traîné dans une boutique d&rsquo;abayas traditionnelles. La richesse de ces tissus, ces drapés... Mon mari a dû me sortir de là pour ne pas rater notre vol. La robe Epione, l&rsquo;une de nos pièces incontournables, est le résultat de cette révélation inattendue</em>."</span></p>
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        <p style="text-align: justify;"><strong>SUIVRE LE MOUVEMENT </strong></p>
        <strong> </strong>
        <p style="text-align: justify;"><span>"<em>J'apprécie les textures et le mouvement. Il m&rsquo;arrive de m&rsquo;inspirer de la couleur et de la surface d&rsquo;une pierre ou de la façon dont un champ de blé bouge avec le vent. Mais j&rsquo;aime aussi me plonger dans différentes cultures et traditions, qui sont fortement imprégnées de religion, surtout lorsqu&rsquo;on remonte dans le temps. Je ne recherche pas nécessairement la symbolique religieuse, mais dans bien des cas il s&rsquo;agit de l&rsquo;expression la plus visible d&rsquo;une culture. Je suis très curieuse. Ainsi je pose à mon mari arménien et à ma belle-famille un tas de questions sur les traditions de leur pays natal. L&rsquo;Arménie est le plus ancien pays chrétien du monde. Elle possède des églises et des vestiges magnifiques, et les prêtres y portent des robes traditionnelles. Je les imagine alors comme des robes d&rsquo;été, déclinées dans d&rsquo;autres matières ou couleurs. Ces rêveries sont plus fortes que moi : je ne peux pas m&rsquo;en défaire, même lorsque je suis en Belgique. Dans la série The New Pope, j&rsquo;ai été fascinée par les boutons de la robe papale de <a href="https://www.lofficiel.be/art-culture/jude-law-en-12-cliches-vintage-pour-se-souvenir-de-l-acteur-a-ses-debuts" target="_blank" rel="noopener">Jude Law</a>. Dans un autre registre, je traverse chaque matin un quartier juif orthodoxe pour me rendre à la boutique. Les associations noires et blanches, les beaux manteaux croisés ou la façon dont les quatre cordons d&rsquo;un tsitsit ondulent doucement quand un juif traverse la rue, ça me fascine. Beaucoup de gens n&rsquo;aiment pas ce qui est différent. Moi, c&rsquo;est l&rsquo;inverse, je veux en apprendre le plus possible sur ces différences. Curieusement, </em></span><span style="background-color: transparent; font-family: inherit; font-size: inherit; font-style: inherit; font-variant-ligatures: inherit; font-variant-caps: inherit; font-weight: inherit; letter-spacing: 0px;"><em>quelque chose ou quelqu&rsquo;un m&rsquo;apporte toujours une réponse. Par exemple, la série Netflix Shtisel, sur une famille orthodoxe à Jérusalem, m&rsquo;a appris plein de choses sur les traditions juives. Maintenant, je comprends des bribes de phrases dans la rue ou leurs gestes symboliques. Comme si un coin du voile était levé. On ne peut respecter une personne, une culture ou une religion que si on la comprend. J&rsquo;aime l&rsquo;idée que mes créations puissent constituer le point de départ des recherches de mes clients et susciter leur questionnement</em>."</span></p>
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        <p style="text-align: justify;"><strong>NOUVELLE SYMBOLIQUE </strong></p>
        <strong> </strong>
        <p style="text-align: justify;"><span>"<em>Je ne veux certainement pas offenser une culture en la copiant aveuglément ou en l&rsquo;imposant comme une expression de la mode. Le but n&rsquo;est absolument pas d&rsquo;en faire une version Halloween. Ce qu&rsquo;on retrouve dans nos rayons reflète mon interprétation créative des choses que je vois dans la rue, des détails qui retiennent mon attention et des questions avec lesquelles je joue. Et en effet, ça ne tient pas toujours compte de la symbolique originale d&rsquo;une pièce. Ce n&rsquo;est d&rsquo;ailleurs pas nécessaire puisqu&rsquo;il s&rsquo;agit d&rsquo;une nouvelle approche. La Collection est un label très technique en termes de patrons et de coupes, basé sur le tailoring masculin. La façon de découper les tissus, de placer les poches, de déterminer la largeur des épaules : j&rsquo;aime traduire un look traditionnellement masculin en une pièce féminine. Une fois, j&rsquo;ai acheté une vieille robe de prêtre dans une brocante. J&rsquo;ai été immédiatement fascinée par cette pièce parce que ça faisait justement des mois que je découpais, j&rsquo;ouvrais, je pliais et j&rsquo;étirais mes patrons de toutes les manières possibles pour obtenir une silhouette similaire. Je l&rsquo;ai immédiatement apportée à l&rsquo;atelier et l&rsquo;ai disséquée pour voir comment il pouvait y avoir autant de volume dans une seule robe. Ça ne se fait plus de nos jours : beaucoup de volume suppose beaucoup de tissu et donc un coût plus élevé. C&rsquo;est pourquoi, par défaut, les silhouettes sont découpées de la façon la plus économique possible. La Collection fait l&rsquo;inverse : tout est justement question de matière, de volume, de drapés. J&rsquo;aime l&rsquo;idée de remettre en question et d&rsquo;enrichir notre savoir-faire en analysant les méthodes de travail traditionnelles. Cette réflexion a finalement donné naissance au modèle Apolo, une robe jaune beurre, même si peu de gens font le lien avec le look typique de Monsieur le curé. Nos collections sont vendues dans le monde entier : du Moyen-Orient aux États-Unis en passant par l&rsquo;Asie, l&rsquo;Australie et bien sûr ici, à Anvers. J&rsquo;aime croire que notre interprétation de la symbolique traditionnelle, cet art subtil de la mode, est de nature à unir, un peu, le monde. Personne ne peut dire que nous avons des affinités avec les juifs, les musulmans ou les chrétiens. Ce n&rsquo;est pas toujours aussi flagrant, même si notre clientèle perçoit bien l&rsquo;inspiration traditionnelle. Je me plonge actuellement dans le folklore japonais et même si je ne recherche pas le caractère religieux en tant que tel, je ne peux pas passer à côté du bouddhisme. Les drapés de leurs robes monacales, les techniques utilisées me hantent alors que je suis en train de dessiner la collection été 2024. </em></span><span style="background-color: transparent; font-family: inherit; font-size: inherit; font-style: inherit; font-variant-ligatures: inherit; font-variant-caps: inherit; font-weight: inherit; letter-spacing: 0px;"><em>La Collection est portée partout sur la planète et force est de constater que les acheteurs ne choisissent pas forcément des pièces inspirées de leur propre culture. Notre mélange est universellement apprécié : c&rsquo;est le plus beau compliment pour moi. Certains codes, comme le noir et le blanc, se retrouvent d&rsquo;ailleurs dans plusieurs tenues traditionnelles. Les traditions ont beau être différentes les unes des autres, on peut trouver des dénominateurs communs aux quatre coins du monde. Ça se voit surtout dans la mode, bien sûr, mais il existe aussi de nombreux points communs entre les cultures à d&rsquo;autres niveaux, plus profonds. Ça me fascine et j&rsquo;aime croire que La Collection peut être porteuse de ce socle commun. Une sorte de remix universel à travers lequel chacun peut afficher son propre look et faire résonner sa propre voix.</em>"</span></p>
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Comment expliquer que la mode soit si influencée par le religieux ?

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