"1997 : Fashion Big Bang" : l'exposition mode à ne pas manquer au Palais Galliera
L'exposition "1997 : Fashion Big Bang" au Palais Galliera à Paris, célèbre un moment historique de la mode.
Printemps-été 1997 : Rei Kawakubo présente "Body Meets Dress, Dress Meets Body", une collection controversée mettant en scène de grands coussinets dans des positions anatomiquement improbables. Et Martin Margiela présente l'une de ses collections les plus conceptuelles et mémorables, inspirée des mannequins de l'atelier Stockman. Mais l'année évoquée par l'exposition "1997 : Fashion Big Bang" au Palais Galliera à Paris jusqu'au 16 juillet 2023, est aussi celle des débuts de John Galliano chez Dior, et de la haute couture d'Alexander McQueen chez Givenchy, avec "Search for the Golden Fleece", une série de robes blanches et or avec des références à la mythologie classique. Jean-Paul Gaultier a signé sa première collection couture, et Thierry Mugler a fait défiler ses Glamazons serrés dans des costumes à taille de guêpe dans un faisceau de lumière bleu Klein, avec des coiffures/insectes ingénieuses de Philip Treacy au printemps, suivies à l'automne par le défilé "Les Chimères" qui culminera avec la robe d'ouverture du défilé "Couturissime", résultat de deux années de travail avec Jean-Jacques Urcun, l'artiste qui a également participé à la création des costumes métalliques "Metropolis", et le roi du corset M. Pearl.
1997 est aussi l'année choc de l'assassinat de Gianni Versace à South Beach, et de l'ouverture de Colette, le concept store qui, jusqu'à sa fermeture en 2017, restera l'étape parisienne incontournable pour quiconque s'intéresse à la mode. Sans oublier qu'Olivier Theyskens sort sa première collection, Nicolas Ghesquière prend les rênes de Balenciaga, Stella McCartney part chez Chloé et Hedi Slimane est nommé directeur créatif de la mode masculine chez Saint Laurent.
Alexandre Samson, commissaire de l'exposition, explique pourquoi, parmi les collections disruptives de Comme des Garçons et de Maison Martin Margiela, celles de 97 doivent être considérées comme plus significatives. "En 1997, Rei Kawakubo a provoqué le même type d'émotion perturbatrice que celle qu'elle avait créée en 82 et 93, entre pure attraction et franche répulsion, ouvrant une nouvelle voie non seulement aux vêtements mais aussi au corps et aux canons de la beauté occidentale. Martin Margiela avait commencé neuf ans plus tôt, mais "Stockman" parle de l'essence même de la mode : avec sa création en studio, il a réalisé ce qui est peut-être le fantasme de tout créateur, en montrant les étapes de la création plutôt que le vêtement fini. Raf Simons était présent au premier défilé en janvier 1997, en juillet le second était "Black Palms", un manifeste non seulement de l'habillement mais de la création d'un nouveau canon du corps masculin, grand et mince, des garçons trouvés dans la rue, un type de casting qui deviendrait plus tard la norme". Quant au changement dans la couture, pour Samson, c'est " une renaissance en tant que phénomène médiatique, dominé par l'idée non pas de vendre des vêtements, mais un rêve et une vision ".
"1997 : Fashion Big Bang", du 7 mars au 16 juillet 2023 au Palais Galliera à Paris.